Le jour où j'ai réalisé un rêve

Voila déjà huit ans que je supporte activement le XV du chardon. Si si je vous jure qu'ils ont encore des supporters en France. Huit ans donc, que je reste béate d'admiration devant certains génies qui y évoluent, des Kenny Logan aux Simon Danielli, en passant par les Scott Murray et Chris Paterson, sans oublier les Gregor Townsend et autres Gordon Bullock.

Je devrais remettre cette liste à jour me diriez vous, mais elle datte de 1999 et du premier coup de foudre pour le Flower of Scotland.

Gare de Lyon cette fois ci, une semaine avant le décisif Ecosse-Italie. Le train entre en gare, je commence à avoir du mal à respirer. Mike Blair descend du train, demi de mêlée et pourtant aussi grand que moi, premier choc de la demi heure. Il est suivit par d'autre, et d'autre et d'autre encore. Je ne fait pas attention à tout le monde, je me concentre sur les deux objectifs que je me suis fixés.

Il faut toujours se fixer des objectifs dans ces cas là, sinon ça tombe à l'eau, comme avec l'Italie, je voulais voir Troncon, et comme je me suis éparpillée à profiter de tout le monde, je lai loupé, pas question de refaire la même erreur deux fois, et surtout pas là.

Premier objectif atteint lorsque Scott Murray passe à ma portée. Le second, je le vois arriver à la traîne, les mains crispées sur son sac à dos, décidément les gares françaises ont mauvaise réputations, il discute tranquillement avec son compère Dan Parks. Ça a du leur faire un choc quand je leur ai sauté dessus pour leur demander si je pouvais " take a picture of me with both of you please ? ", mais malgré la surprise de l'ouvreur, ils se prêtent tous deux à la photo.

Ensuite je ne sais où j'ai trouvé le courage, la force ou la folie, peut être l'adrénaline avait elle  anesthésié tout le bon sens qui me restait (et déjà que j'en ai pas de masses en temps normal...), quoi qu'il en soit, j'ai put trouver assez de cran pour entamer la discussion avec Chris Paterson... le Chris Paterson, l'homme aux pieds d'or de l'équipe d'Ecosse, celui qui peut jouer à n'importe quel poste, enfin n'importe quel poste sauf " forward " (z'allez pas me l'écraser avec les bourrins de devant non plus non ? ). Huit ans... et il était là. Autant vous dire que j'ai plané sur un nuage un petit moment après cette rencontre.

Pour vous donner une idée, je vous dirais la même chose que ce que j'ai dis à ma mère ( qui ne comprenais pas, mais pas du tout cette soudaine euphorie de ma part), imaginez vous croisant Sean Connery ou Harrison Ford en pleine rue... ou si elle avait pu voir "Cloclo" de son vivant (oui parce que remarquer maintenant... il n'y a plus grand chose à voir... et ce qui reste ne chante plus.. enfin bref) imaginez un peu et vous saurez.